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Paea : l'auteur du coup de feu condamné à quatre ans ferme


PAPEETE, le 4 février 2019 - L’homme qui avait menacé plusieurs individus avec une machette et un fusil de chasse le 15 décembre dernier à Paea a été présenté en comparution immédiate ce lundi. Le prévenu, dont l’altération du discernement a été retenue par l’expert-psychiatre, a été condamné à cinq ans de prison dont un an avec sursis.

Le 15 décembre dernier, après avoir déposé sa femme chez le médecin près du magasin Proxy de Paea, le prévenu avait tiré avec un fusil de chasse à une reprise. Un individu qui se trouvait à proximité, avait été atteint par plusieurs plombs au pied, à la cuisse et au bras. Le prévenu avait ensuite menacé un autre individu avec un couteau. Selon les témoins de la scène, l'auteur des faits, "très énervé", proférait des insultes en criant. Interrogée, la femme du prévenu avait quant à elle indiqué que son mari, consommateur régulier de paka, avait un comportement bizarre depuis plusieurs jours.

Interpellé par les gendarmes, le tireur avait été hospitalisé d’office en raison de son comportement particulièrement agité, teinté de propos religieux et d'actes irrationnels. Dans sa voiture, les forces de l’ordre avaient mis la main sur un deuxième fusil. Après avoir nié les faits, le prévenu avait fini par les reconnaître.
Cet éboueur, marié à une infirmière depuis plus de trente ans, avait demandé un délai pour préparer sa défense lors de sa première en comparution immédiate le 3 janvier dernier. Il a donc de nouveau comparu devant le tribunal correctionnel ce lundi pour répondre de pas moins de dix infractions

« Coup de feu orienté vers la victime »

À la barre du tribunal, l'homme, dont le casier judiciaire est vierge, écoute le rappel des faits sans réagir. Les conclusions des enquêteurs de la police technique, évoquées par l'un des trois magistrats, démontrent que le coup de feu était "orienté vers la victime" et qu'il aurait pu avoir des "conséquences bien plus dramatiques". Interrogé sur un tel accès de violence, le prévenu émet des regrets en expliquant qu'il était "possédé" le jour des faits et qu'il n'a pas agi de manière préméditée. Selon l'expert psychiatre qui l'a examiné, l'homme est particulièrement fier et aurait des antécédents de passages à l'acte de type "psychopathique" assortis de "troubles paranoïaques" qui seraient responsables de l'altération de son discernement.

L'homme a finalement été condamné à cinq ans de prison dont un an avec sursis mise à l'épreuve pendant trois ans. Il devra se faire soigner, indemniser les victimes et a l'interdiction de détenir une arme pendant 15 ans.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 4 Février 2019 à 19:21 | Lu 1346 fois